L'alexithymie est un trouble de la régulation émotionnelle, largement observée dans les maladies psychosomatiques. Elle se concrétise par de grandes difficultés à identifier et à décrire ses sentiments et ceux des autres. L'alexithymie est aussi impliquée dans une grande variété de problèmes psychologiques, comme la dépression et la schizophrénie. La maladie concerne environ 10 % de la population qu’est-ce-que c’est ?Définition de l'alexithymieL'alexithymie est un trouble de la régulation émotionnelle, largement observée dans les maladies psychosomatiques. Elle se concrétise par de grandes difficultés à identifier et à décrire ses sentiments et ceux des peut être résumée à quatre manifestations principales L'incapacité à exprimer verbalement les émotions ou les sentiments ;La limitation de la vie imaginaire ;La tendance à recourir à l’action pour éviter et résoudre les conflits ;La description détaillée des faits, des événements, des symptômes terme alexithymie est un néologisme –a = absence, lexis = mot, thymos = humeur, affectivité, sentiment, émotion– inventé par le psychiatre Sifneos en 1973 pour décrire les personnes qui n'ont pas la capacité de communiquer leurs sentiments ou ont une imagination limitée une vie fantasmatique pauvre avec comme résultat une forme de pensée utilitaire, une tendance à utiliser l’action pour éviter les conflits et les situations stressantes, une restriction marquée dans l’expression des émotions et particulièrement une difficulté à trouver les mots pour décrire ses sentiments. »Types d'alexithymiesDeux types d'alexithymies peuvent être distingués L'alexithymie d'état a une cause spécifique et est souvent une condition temporaire. Le syndrome de stress post-traumatique, causé par un événement horrible, est un exemple connu pour déclencher ce type d' de caractère est considérée comme une caractéristique inhérente à la personnalité d'une personne. Elle peut être primaire ou secondaire –causée par des événements qui surviennent dans la petite enfance d'une personne, comme la négligence ou la est également comprise comme ayant deux composantes Une composante cognitive où les gens peuvent faire face à des défis vis-à-vis de la pensée et des émotions tout en essayant de nommer, de comprendre et de parler de leurs sentiments ;Une composante affective où les gens peuvent éprouver de la difficulté à partager leurs émotions, à y répondre et à les de l'alexithymieDans le passé, l'alexithymie était classée et limitée aux troubles psychosomatiques –des troubles impliquant des symptômes physiques du corps mais créés et exacerbés par l'esprit. Par exemple, une personne qui est très en colère, mais qui n'exprime pas sa colère, peut avoir mal au est pourtant impliquée dans une grande variété de problèmes psychologiques, comme la dépression et la schizophrénie. Les déficits émotionnels dans les troubles du spectre autistique peuvent en grande partie lui être l'alexithymie est aussi associée à des modifications dans l'activité du système nerveux sympathique –une des trois composantes du système nerveux autonome qui gère l'activité des organes viscéraux et les fonctions automatiques de l'organisme tels la respiration et le battement du cœur–, du système immunitaire et de l'activité chercheurs établissent un lien entre l'alexithymie et l'attachement parental précaire ou les expériences négatives de l' recherches sur l'alexithymie en dermatologie montrent qu’elle semble être associée à la pelade –ou alopécie areata, maladie auto-immune engendrant la perte des poils–, au psoriasis, aux dermatites atopiques –un type d’eczéma–, au vitiligo ou à l'urticaire de l’alexithymieL'alexithymie n’est toujours pas reconnu par les classifications officielles des maladies. Mais son diagnostic peut être effectué à l'aide de différentes mesures et TAS-20 –pour Toronto Alexithymia Scale »– est l'un des instruments les plus couramment utilisés pour évaluer l'alexithymie en recherche et en pratique clinique échelle est composée de 20 items, qui étudient trois dimensions La difficulté à identifier ses états émotionnels ;La difficulté à décrire ses états émotionnels à autrui ;La pensée réponses se font de 1 à 5 du désaccord complet à l’accord existe d’autres instruments de mesure de l’alexithymie Le Beth Israel Questionnaire BIQ ou le Beth Israel Psychosomatic Questionnaire ;Le Bermond-Vorst Alexithymia Questionnaire BVAQ ; cours d'une évaluation, le clinicien échangera par ailleurs pendant un certain temps avec le patient et lui demandera de répondre à des sondages et à des tests psychologiques concernées par l'alexithymieL'alexithymie concerne environ 10 % de la population recherches suggèrent que l'alexithymie est prédominante chez les hommes et chez les favorisant l'alexithymieDifférents facteurs peuvent favoriser ou amplifier l'alexithymie La fibromyalgie ;La dépression ;Les troubles de l'alimentation ;La toxicomanie ;Certaines lésions cérébrales ;Les troubles de stress post-traumatiques ; symptômes de l'alexithymieDifficultés pour communiquer ses sentimentsLa première caractéristique de l’alexithymie réside dans la difficulté à pouvoir communiquer ses sentiments aux autres. L'alexithymique est incapable d’exprimer ses émotions d'identifier ses sentimentsLes personnes souffrant d'alexithymie sont incapables d’identifier leurs sentiments et de pouvoir les distinguer de leurs sensations corporelles. Le patient décrit sans cesse des symptômes physiques en lieu et place de tentatives de l'expression de ses de la vie imaginaireLes alexithymiques rêvent peu –ou s’en souviennent très peu– et lorsque le rêve existe, son contenu est pauvre, factuel et réaliste. Par ailleurs, la difficulté à verbaliser le rêve est réelle. Les fantasmes sont rares et les souvenirs apparaissent très perturbés. L'alexithymie engendre un manque d'imagination et un style cognitif axé sur les stimuli et les influences à contenu pragmatiqueLes pensées des alexithymiques sont tournées vers l’extérieur plutôt que vers les sensations intérieures. Le patient effectue une description très détaillée des faits, des événements ou des symptômes physiques ayant produit des émotions mais n’exprime pas les émotions en interprétation des sensations physiquesL'incapacité d'identifier de façon adéquate les sensations physiques en tant que manifestations somatiques des émotions peut rendre les personnes alexithymiques susceptibles d'interpréter incorrectement leur excitation émotionnelle comme des signes de maladie, ce qui les amène à chercher des soins médicaux pour des symptômes pour lesquels aucune explication médicale claire ne peut être symptômesPauvreté des mots et des tournures utilisées ;Discours affectif absent ;Pauvreté du ressenti dans les discours ;Schéma narratif factuel, sans fantasme ni symbole ;Manque de contrôle des impulsions ;Éruptions violentes ou perturbatrices ;Indifférence envers les autres ;Difficulté à identifier les émotions exprimées par les autres ;Sensibilité accrue aux regards, aux sons ou au toucher de l'alexithymiePour les personnes atteintes d'alexithymie, un professionnel de la santé mentale se concentrera souvent sur l'établissement d'une base pour nommer les émotions et apprécier une gamme de sentiments. Le processus comprendra à la fois la prise en compte des expériences d'autres personnes et l’auto-réflexion via Une thérapie de groupe ;Un journal quotidien ;Une thérapie axée sur les compétences ;L’engagement dans les arts créatifs ;Diverses techniques de relaxation ;La lecture de livres ou d’histoires émouvantes ; cours des quatre dernières décennies, l'alexithymie a inspiré de nombreuses recherches qui ont mis en lumière de nombreux aspects de la maladie mais n'ont pas encore permis de mettre au point de nouveaux traitements fondés sur des données probantes pour améliorer la vie des personnes alexithymiques. Néanmoins, la recherche comportementale, linguistique et neuroscientifique sur l'alexithymie semble avoir progressé à un point tel qu'elle pourrait se traduire par des traitements efficaces pour les personnes alexithymiques. Ces traitements peuvent être offerts sous des formes novatrices, comme des programmes sur Internet la communication en ligne fournit un moyen de maintenir le contact interpersonnel à un minimum, réduisant ainsi le besoin de partager ouvertement ses l'alexithymieApprendre à verbaliser ses sentiments et ses émotions dès le plus jeune âge peut permettre de limiter la survenue d’une Des lecteurs ont trouvé cet article utile Et vous ?Cet article vous-a-t-il été utile ?À lire aussi7juil. 2022 - Vivre ensemble, ça s'apprend ! Des idées pour apprendre à gérer ses émotions, à exprimer ses émotions, à développer l'empathie, comprendre les autres Voir plus d'idées sur le thème apprendre à gérer ses émotions, gérer ses émotions, émotions. Une étude, publiée dans Plos One, suggère que le cannabis peut avoir des effets sur la reconnaissance des émotions et la capacité à interagir avec elles. Ces effets concerneraient surtout les émotions exprimées de façon cérébrale pour mesurer les réactionsLucy Troup étudie depuis près de deux ans les effets du cannabis sur le cerveau. En marge des débats qu’animent le célèbre amendement 64 dans le Colorado, l’équipe de scientifiques cherche à donner un sens » aux nombreuses allégations concernant les effets du cannabis sur la dans ce contexte qu’ont été imaginées des expériences sur la mesure des réactions des consommateurs de cannabis. Des visages leur ont été présenté et leurs réactions enregistrées grâce à un électroencéphalogramme EEG. Ont été mesurées l’activité générale du cerveau et le paramètre P3. Ce paramètre est l’activité électrique cérébrale déclenchée par l’attention visuelle. P3 est connu pour être impliqué dans le traitement des résultats sont probants les réactions ont été plus vives chez les consommateurs de cannabis pour les visages montrant une expression négative, mais moins fortes que la moyenne pour les visages présentant des expressions et émotions le cerveau compense mais échoueQuand il s’agit de juger l’émotion d’autrui, il n’y a pas de différence entre les consommateurs de cannabis et les autres. L’étude semble suggérer une compensation naturelle du cerveau des effets du cannabis pour les opérations simples. Mais quand l’émotion est présentée de façon implicite, qu’elle demande un traitement trop complexe ou quand on demande à l’individu de se concentrer sur autre chose que l’émotion, la réponse des consommateurs de cannabis est largement quand il est demandé à un consommateur de se concentrer sur le sexe du visage présenté avant de lui demander quelle émotion est exprimée, la capacité de discernement diminue largement. Aussi, ces mêmes personnes semblent moins capables de faire preuve d’ équipes de ce laboratoire mènent actuellement de nouveaux essais pour connaitre un éventuel lien entre la consommation de cannabis et les troubles de l’humeur, et les effets du cannabis sur l’ suggéré Arrêter de fumer – les bénéfices en 10 étapesHadrien V. PharmacienSource Lucy J. Troup & al. An Event-Related Potential Study on the Effects of Cannabis on Emotion Processing ». Plos One. 29/02/16 Attention L'usage du Dixit pour exprimer les émotions est par conséquent un peu plus long. Il suppose un travail d'explication de la carte de la part de celui ou celle qui l'a choisie. Lorsqu'un participant est plutôt timide, la carte parle d'elle-même. En même temps, il est alors précieux que l'animateur pose des questions pour explorer
Si les émotions sont parfois considérées comme une source de perturbation, la recherche scientifique a su démontrer leur importance dans le domaine de la prise de décision et de la résolution de problèmes. Dans cet article, je vous propose un petit tour d’horizon pour comprendre la nature des émotions et leur impact sur nos apprentissages et nos performances. Définition des émotions Que sont les émotions ? De manière simple, on peut définir l’émotion de la manière suivante[3] réaction organisée et utile à une situation donnée ». L’émotion comporte 3 facettes [7][8] la réponse physiologique à un stimulus des réactions expressives et comportementales une expérience subjective le sentiment. Celui-ci naît de l’association entre évaluation inconsciente, évaluation consciente et verbalisation des autres facettes de l’émotion. Une classification difficile Traditionnellement, on recense un certain nombre d’émotions dites primaires » joie, tristesse, peur, colère, dégoût, surprise et d’autres, secondaires voire tertiaires, construites à partir de mélanges d’émotions primaires et de cognitions et d’appréhensions particulières. D’une manière générale, on a tendance à catégoriser les émotions en fonction de deux dimensions orthogonales La valence le fait qu’une émotion soit ressentie comme positive ex joie ou négative ex tristesse. L’arousal ou excitation le fait qu’une émotion soit d’intensité faible ex contrariété ou élevée ex colère Chaque émotion possède ainsi à la fois une certaine valence positive ou négative et un certain niveau d’intensité. Cependant, cela n’est pas toujours suffisant pour faire la différence entre deux émotions. Ainsi, pour distinguer certaines émotions de valence et d’excitation équivalente ex peur et colère, on prend également en compte certaines sous-dimensions liées au contexte comme la notion d’effort, d’attention, de certitude, ou d’agentivité… D’autres approches préfèrent directement regrouper les émotions par clusters ou grappes. Cela signifie que les émotions sont regroupées par thématique ou en fonction de colorations particulières de l’expérience émotionnelle. La roue des émotions de Robert Plutchik Le psychologue Robert Plutchik a effectué un travail approfondi sur le sujet et a identifié 8 émotions primitives qu’on retrouve également chez les animaux. Celles-ci s’opposent deux par deux placées de manière opposée sur la roue des émotions. Comme pour les couleurs primaires, les émotions primitives peuvent gagner en finesse et en élaboration éclaircissement sur une branche ou se mélanger entre elles. On retrouve ainsi des mélanges appelés dyades et qui peuvent être de trois niveaux Primaires visibles sur le schéma ci-contre. Par exemple, l’amour est un mélange de joie et de confiance. Secondaires mélange d’émotions voisines, à une émotion près. Si on mélange joie et peur, on obtient de la culpabilité. Tertiaires mélange d’émotions voisines, à deux émotions près. En croisant tristesse et anticipation, on obtient le pessimisme. On obtient ainsi une palette assez complète et exhaustive des émotions. C’est notamment sur la base de ce travail que de nombreux outils ont été développés pour aider entre autres les enfants à prendre conscience de leurs émotions et à les verbaliser ex la météo des émotions. Un univers complexe Une étude américaine de 2017 va encore plus loin, et montre toute la complexité de l’univers émotionnel chez l’homme [1]. Les chercheurs ont utilisé 2185 courtes vidéos qu’ils ont montrées à 853 participants. Ceux-ci devaient les qualifier soit selon une taxonomie de 34 émotions, de manière libre, selon une catégorisation en 14 dimensions émotionnelles, fréquemment utilisées dans la recherche. Chaque participant devait indiquer l’émotion qu’il ressentait au visionnage pour 12 à 30 vidéos selon les cas. Grâce à une analyse statistique poussée, les chercheurs ont pu identifier 27 pôles d’émotion distincts. Ces pôles ne sont pas des ilots isolés, puisqu’il existe des émotions intermédiaires ». Cela démontre la présence de gradations entre ces pôles émotionnels forts. Les scientifiques affirment ainsi qu’il existe bien plus de 6 ou 8 émotions de base ! Néanmoins, d’un point de vu pratique pédagogie, verbalisation, etc., la roue des émotions reste un outil intéressant. Voici la liste de ces 27 émotions identifiées par la recherche avec le terme correspondant en anglais Dégoût Disgust Horreur Horror Peur Fear Anxiété Anxiety Malaise Awkwarness Amusement Amusement Adoration dans le sens d’adorable » – Adoration Joie Joy Admiration Admiration Stupéfaction / Ébahissement Awe Appréciation esthétique Aesthetic appreciation Calme, sérénité Calmness Envie de nourriture Craving Fascination Entrancement Confusion Confusion Nostalgie Nostalgia Amour romantique Romance Désir sexuel Sexual desire Soulagement Relief Colère Anger Surprise Surprise Douleur Pain Tristesse Sadness Ennui Boredom Excitation Excitement Intérêt Interest Satisfaction Satisfaction Pour voir certaines vidéos censurées, remplacez le mot map » par uncensored » dans l’adresse web de la fenêtre qui s’ouvre réservé aux plus de 18 ans. Attention, certaines vidéos peuvent choquer. La carte interactive des émotions Les auteurs ont créé une carte qui regroupe toutes les vidéos. Celle-ci est disponible en cliquant sur le lien ci-dessous. En passant votre souris sur un point de la carte marqué par une lettre, vous pourrez voir la vidéo correspondant au mélange d’émotions indiqué. En haut à droite, vous retrouverez également la catégorisation selon la taxonomie de 14 dimensions généralement utilisée pour décrire une émotion dans la recherche scientifique. N’hésitez pas à explorer cette cartographie très intéressante et à voir si votre ressenti correspond à celui indiqué ! Cliquez ici pour ouvrir la cartographie complète dans un nouvel onglet. L’impact des émotions sur les performances Trop souvent, les émotions sont mises de côté dans les apprentissages et le travail. Elles sont simplement considérées comme un aspect à gérer . Elles peuvent pourtant avoir un impact très positif sur les performances. Ainsi, certaines d’entre elles vont susciter la motivation et l’entretenir, mais également favoriser la mémorisation et le rappel de connaissances. L’émotion est même une des bases de l’apprentissage[6]. L’influence des émotions peut donc être tout autant positive que négative. Même si nous ne ressentons pas en permanence d’émotions fortes, les sentiments ou humeurs » qu’elles engendrent, créent un contexte dans lequel tout travail a lieu, influençant dès lors celui-ci de manière plus ou moins forte et bénéfique. N’importe quelle tâche peut donc être influencée ou modifiée par les émotions. Ces dernières nous donnent d’ailleurs des renseignements sur l’avancement de notre travail et la difficulté de celui-ci [1]. Plus largement, les émotions sont liées à l’autorégulation et prédisent par exemple les performances académiques des étudiants [10]. La régulation émotionnelle, un facteur clé Comme les émotions jouent un rôle essentiel dans nos apprentissages, leur régulation présente un rôle crucial pour notre efficacité et notre épanouissement. En effet, en plus d’éprouver des émotions, nous pouvons intervenir sur notre expérience émotionnelle de manière automatique ou volontaire. Ainsi les émotions peuvent être inhibées, amplifiées, ou encore modifiées dans leur expression [4]. Cette régulation émotionnelle peut se situer sur le plan comportemental, expressif, ou encore sur le plan du ressenti expérience subjective. Cette capacité d’autorégulation est par ailleurs une composante essentielle de l’intelligence émotionnelle[2]. Les émotions peuvent donc être le sujet d’une régulation volontaire, même si elles sont bien souvent régulées de manière automatique. En clair, les émotions positives permettent de renforcer l’intérêt pour le travail mené [5], et certaines émotions négatives peuvent également être mobilisatrices[10] de manière plus limitée cependant[1]. Dans ce cas, l’objectif est d’en prendre conscience et de les désactiver si elles ne sont pas constructives. Pour plus d’efficacité et d’épanouissement, nous avons donc tout intérêt à réguler correctement nos émotions étant donné leurs effets multiples sur nos comportements[9]. Vivre ses émotions, sans en être esclave Mais attention, je ne vous encourage pas à supprimer toute émotion et à vivre comme un robot, bien au contraire ! Les émotions ont une utilité indéniable car elles nous donnent des informations précieuses sur ce qu’il se passe en nous et autour de nous. Il ne s’agit donc pas de ne plus rien éprouver, mais justement de pleinement ressentir les émotions quand cela nous paraît pertinent et nous sert. Dans d’autres situations, on les prendra en compte sans se laisser submerger, afin d’éviter un éventuel effet contre-productif des émotions. C’est en somme exactement ce que prône le travail de pleine conscience et de méditation. Dans ces pratiques, on cherche à observer ce qui se passe en nous afin de réintroduire un espace de liberté par rapport à nos pensées et à nos émotions. On peut alors choisir de savourer pleinement une émotion, ou au contraire de prendre en compte ce que celle-ci nous indique afin d’agir en conséquence, tout en la régulant. Pour compléter une vidéo sur l’aspect culturel des émotions Enfin, la manière dont on nomme et ressent les émotions change en fonction des périodes historiques et des cultures, notamment pour les émotions qui sont élaborées à partir d’un mélange particulier de diverses émotions primaires ou secondaires. En effet, la langue, l’environnement et certains points de focalisation culturels altère l’expérience subjective des émotions. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez regarder la vidéo de Tiffany Watt Smith sur le sujet en anglais, sous-titres français disponibles. Prenez donc le temps d’explorer le vaste sujet des émotions. Mieux les connaître vous permettra de mieux les identifier, mais aussi de mieux les réguler pour plus d’efficacité et enfin de mieux les savourer ! Références [1] Kappas A, Descôteaux J, Kirouac G. Les promesses et limites de l’étude de l’émotion en laboratoire. Cognition et Émotions. Coimbra Imprensa da Universidade; 2004. p. 129–156. [1] Cowen AS, Keltner D. Self-report captures 27 distinct categories of emotion bridged by continuous gradients. Proceedings of the National Academy of Sciences [Internet]. 2017 [cited 2017 Dec 28];114E7900–E7909. Available from [1] Pekrun R, Goetz T, Titz W, et al. Academic Emotions in Students’ Self-Regulated Learning and Achievement A Program of Qualitative and Quantitative Research. Educational Psychologist [Internet]. 2002 [cited 2017 Oct 12];3791–105. Available from [1] Cosnefroy L. L’apprentissage autorégulé, entre cognition et motivation déontologie et identité. Grenoble Presses universitaires de Grenoble; 2011. [1] Hess U. Émotion ressentie et simulée. In Kirouac, Gilles, editor. Cognition et Émotions. Coimbra Imprensa da Universidade; 2004. p. 115–128. [1] Rolls ET. Emotion, Higher Order Syntactic Thoughts, and Consciousness. In Weiskrantz L, Davies MK, editors. Frontiers of Consciousness. Oxford Oxford University Press; 2007. p. 131–167. [1] Efklides A, Petkaki C. Effects of Mood on Students’ Metacognitive Experiences. Learning and Instruction. 2005;15415–431. [1] Ricci Bitti PE. La régulation des comportements expressifs émotionnels. In Kirouac G, editor. Cognition et Émotions. Coimbra Imprensa da Universidade; 2004. p. 157–170. [1] Scherer K R, Sangsue J. Le système mental en tant que composant de l’émotion. In Kirouac G, editor. Cognition et Émotions. Coimbra Imprensa da Universidade; 2004. p. 11–36. [1] Salovey P, Mayer JD. Emotional Intelligence. Imagination, Cognition, & Personality. 1990;9185–211. [1] Efklides A. Metacognition and affect What can metacognitive experiences tell us about the learning process? Educational Research Review. 2006;13–14. Bastien Wagener Docteur en psychologie et Maître-praticien PNL, je suis passionné à la fois par le développement personnel, mais aussi par la recherche sur les capacités et potentialités incroyables de l’être humain!
WordLanes est un jeu dans lequel vous devez deviner, dans chaque niveau, plusieurs mots à partir d'une définition. Chaque niveau possède plusieurs mots à trouver. Découvrez dans cet article la solution de la définition "Capacité à ressentir les émotions de l'autre". Mot à deviner pour cette définition Les émotions ont longtemps été considérées comme le signe d’une vulnérabilité. Dans notre culture occidentale, nous opposons souvent la raison aux émotions, comme si l’une était le contraire de l’autre. Nous savons maintenant avec les avancées en neuroscience que les émotions sont essentielles, elles sont présentes à chaque instant, et ne sont pas antinomiques de la logique. Le cerveau n’a pas de systèmes distincts pour différencier émotion et raisonnement. Les deux sont construits en même temps par les mêmes ensembles de réseaux travaillant en étroite collaboration. Définition Une émotion est un état d’être psychologique, physiologique et comportemental déclenché par un évènement. Une émotion est subjective, elle résulte de l’interprétation d’un vécu réel ou imaginaire. Face à une même situation, deux personnes peuvent réagir de façon très différente. Les émotions sont donc un indicateur de nos perceptions des évènements, en lien avec nos croyances, nos pensées, nos besoins et nos valeurs. Elles nous permettent de réagir et d’évoluer. Jean Cottraux psychiatre et psychothérapeute développe les 5 traits fondamentaux des émotions Subjectivité elle traduit la façon dont on ressent la situation selon notre perspective éducation, vécu, valeurs, besoins, personnalité … Elle a une fonction de survie elle incite à 3 différents comportements généraux la fuite, l’attaque ou la sidération Elle a des manifestations observables et mesurables elle induit des changements physiologiques respiration, rythme cardiaque, sécrétion d’hormones Elle est rapide elle ne dure que quelques secondes ou minutes Elle est au centre de la vie elle est présente à tout moment Au contraire d’une émotion, un sentiment sera un état affectif durable, il ne créé pas de changement physiologique remarquable. Un sentiment s’exprime donc au niveau cognitif et non physique. Vous ressentez physiquement une émotion deux à trois minutes après le déclencheur et durant un bref moment. Les émotions sont momentanées. Un sentiment est une représentation et justification que l’on se fait de nos émotions. Un sentiment nous met dans un état affectif durable. Il peut durer plusieurs minutes, voire des années après l’événement déclencheur. Les émotions sont des réactions physiologiques que nous ne pouvons pas éliminer, mais que nous pouvons gérer grâce à une partie de notre cerveau. Les sentiments apparaissent lorsqu’on s’attache à nos pensées face à une situation. Ils dépendent de notre mental. Pour développer ses compétences émotionnelles, plus communément appelée intelligence émotionnelle », plusieurs habilités sont indispensables. Par exemple bien reconnaître ses émotions, comprendre leurs messages et les accepter grâce à l’autocompassion. La granularité émotionnelle Bien reconnaître et bien nommer les émotions qui nous traversent se nomme la granularité émotionnelle. Cette compétence émotionnelle est en lien avec la dimension émotionnelle de la conscience de soi. J’ai explicité cette dimension émotionnelle dans l’article nommé les 6 dimensions émotionnelles. La conscience de soi, c’est la faculté de percevoir les sensations qui peuvent refléter les émotions ou des signaux corporels. La granularité émotionnelle est la capacité d’utiliser des mots différents pour décrire spécifiquement une variété d’émotions. Le concept a été développé par la psychologue américaine Lisa Feldman Barrett. Lisa Feldman Barrett a montré avec différentes études l’importance d’avoir les bons mots pour nommer ses émotions, comme nous l’avons vu ci-dessus, les émotions sont en lien avec notre éducation, nos croyances, nos valeurs, nos besoins. Ce qui explique qu’une même activation physiologique, un même ressenti positif ou négatif peut faire référence à différentes émotions et différents besoins non remplis. Comment améliorer sa granularité émotionnelle Chercher les bons mots Il faut éviter de nommer ces ressentis de façon trop vague tel que je me sens mal » et se demander s’il n’y a pas une autre émotion en jeu et pourquoi vous vous sentez mal ? Est-ce par ce que vous vous sentez seul ? abandonné ? parce que vous êtes triste ? triste de quoi ? Demandez-vous aussi quel sont les activations physiologiques en lien avec cette émotion. Restez ouvert sur ce qui pourrait émerger, Cela dans le but d’avoir une expérience du monde plus précise. Apprendre de nouveaux concepts d’émotions Être curieux lorsqu’il s’agit des émotions, apprendre de nouveaux mots en lien avec les émotions et leur signification. En incorporant ces nouveaux concepts, le cerveau apprendra à les reconnaître plus facilement. Roue des émotions, Source L’autocompassion L’autocompassion est un concept mis au point par la psychologue Kristin Neff qui consiste à changer notre dialogue intérieur critique en soutien de soi, compréhension et bienveillance. En d’autres termes, se traiter avec compassion. D’après le récit de Mme Neff, il y a trois composantes fondamentales dans l’autocompassion La bonté envers soi-même, ce qui signifie que nous sommes doux et compréhensifs avec nous-mêmes plutôt que sévèrement critiques ; c’est l’amabilité de soi, le désir de se réconforter et de se calmer, et de soulager nos souffrances. Reconnaître notre humanité commune, se sentir connecté aux autres dans l’expérience de la vie plutôt que de nous sentir isolés et aliénés par notre souffrance; c’est la capacité de voir nos problèmes comme quelque chose que chaque être humain expérimente, ce qui est le cas. Accepter l’émotion en pleine conscience, ce qui signifie que nous sommes conscients de notre douleur ou de notre souffrance, mais la gardons en observation de façon la plus objective possible, plutôt que d’ignorer notre douleur ou de l’exagérer. La pleine conscience, c’est la capacité de remarquer et surtout d’accepter notre souffrance. De nombreuses études ont montré des associations entre l’autocompassion et différents traits et circonstances positifs moins d’anxiété, de dépression, de rumination, de perfectionnisme et de peur de l’échec. Les personnes compatissantes reconnaissent plus facilement leurs émotions négatives, elles sont plus indulgentes avec elles-mêmes et les autres, ce qui permet d’accueillir toute la palette de leurs émotions. Conclusion Les émotions en elles-mêmes ne sont pas négatives, elles ne posent des problèmes que lorsqu’elles sont refoulées, mal définies, lorsqu’elles persistent pendant trop longtemps ou sont trop intenses. Nier nos émotions, les fuir ou les camoufler ne sont donc pas des réactions saines et participe à les empirer. Toutes les émotions sont utiles. C’est quand elles deviennent trop fortes en intensité ou trop longue qu’elles peuvent avoir un effet négatif sur notre santé mentale et physique. Certaines émotions ou certains schémas cognitifs sont très difficiles à changer seul, par exemple, en cas de dépression, de stress post traumatique, de phobie ou de trouble de la personnalité. Le mieux est de se tourner vers un professionnel psychologue – psychothérapeute formé aux différentes prises en charge de ces troubles. Je propose ce type de prise en charge, vous pouvez prendre rendez-vous avec moi sur Docorga. Bibliographie / pour aller plus loin Livres Les profils émotionnels du Pr Richard Davidson L’intelligence émotionnelle – livre 1 et 2 – de Daniel Goleman L’agilité émotionnelle du Dr Susan David Je réinvente ma vie de et Quelques articles sur l’importance de reconnaître et de nommer précisément ses émotions Quelques articles en anglais sur les émotions et comment les réguler