Bien que soumise aux rigoureuses règles du Carmel qui limitaient fortement la correspondance des religieuses, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus a correspondu avec quelques interlocuteurs, dont sa famille et ses deux frères spirituels. L'abbé Maurice Bellière 1874-1907 est l'un d'eux. Entré en 1894 au séminaire de Sommervieu Calvados, le jeune homme s'inquiète de ses fautes passées. En 1896, il demande une sœur spirituelle au carmel de Lisieux. La supérieure du couvent, Mère Agnès, désigne la petite Thérèse, avec qui la correspondance débute dès le mois d'octobre 1896, et se poursuivra jusqu'à la mort de la religieuse. Rapidement, le séminariste place une immense confiance en Thérèse. Sans doute Jésus est le Trésor, mais je le trouvais en vous, et Il devenait plus abordable – c'est encore par vous que désormais il viendra jusqu'à moi, n'est-ce pas ? C'est vous dire que du Ciel comme d'ici, j'attends tout de vous – et ma confiance sera assez puissante pour attendre au besoin une action directe et manifeste de cette âme amie que Jésus fit sœur de la mienne, dans une union la plus étroite », lui écrit-il le 5 août 1897. Sainte Thérèse écrira à ses deux petits frères » spirituels, Maurice Bellière et Adolphe Roullaud, de la société des missions étrangères de Paris, jusqu'au jour de sa mort. Jusqu'au bout, elle les assure de l'une de ses convictions profondes il faut prier pour les prêtres. Sur la terre comme au Ciel.
ÔMon Dieu, qui avez orné votre servante, Sainte Thérèse, du don des miracles, accordez-nous, nous vous en supplions, par son intercession, la grâce de vous servir toujours à son exemple, en esprit de confiance et d'humilité, et gardez-nous, Seigneur, un cœur d'enfant, à l'image de celui de notre petite sœur du Ciel. Par Jésus le Christ, Votre Fils, Notre Seigneur,
Je reviendrai sur la terre pour faire aimer l’amour ». Un siècle plus tard, cette phrase de la petite Thérèse résonne encore dans le cœur de plus d’un milliard de catholiques. Voici, en quelques mots, comment la ville de Lisieux est devenue un haut lieu de pèlerinage. Sainte Thérèse, vous êtes née à Alençon en 1873. Votre famille était assez aisée. Peut-être pouvez-vous nous en dire un peu plus ? J’ai eu une enfance très heureuse, entourée et choyée par mes parents et mes soeurs être la dernière a ses avantages ! Malheureusement, ma maman, Zélie a été emportée par un cancer ... j’étais toute jeune. Heureusement, mes sœurs et mon père m’ont apporté toute l’affection dont j’avais besoin et m’ont aidée à maîtriser mon caractère difficile. Votre vie est depuis toujours remplie d’épreuves. Comment, si jeune, avez-vous réussi à surmonter cela ? Après la mort de ma chère maman, j’ai connu une forme de dépression, assez sévère, qui m’a clouée dans mon lit par d’atroces maux physiques. Mon état était tel que mes sœurs et mon pauvre papa s’en trouvèrent désemparés. Ils prièrent sans relâche la Sainte Vierge et, par l’intermédiaire de sa statue, l’année de mes 10 ans, elle m’offrit un ravissant sourire. Alors, pour répondre à votre question, j’ai surtout été submergée de grâces qui m’ont aidée à surmonter les épreuves que Dieu permettait. C’est à cet instant que j’ai ainsi compris que ma vie serait consacrée à Dieu, et j’ai souhaité entrer au Carmel, à la suite de mes sœurs. Mon petit papa me trouvait trop jeune. Mais ma volonté était ferme et je me suis rendue à Rome, à quatorze ans, pour demander au Pape la permission de pouvoir devenir carmélite, ce qu’il me refusa dans un premier temps. J’ai dû attendre un an de plus. Vous avez écrit de nombreux poèmes, et votre autobiographie “Histoire d’une âme », a été traduite en soixante langues et éditée plus de quarante fois. Pensiez-vous inspirer autant de catholiques ? Pourquoi vous, la petite Thérèse de Lisieux ? Pour une carmélite aussi jeune que moi, qui n’a jamais sorti le nez de son Carmel, c’est effectivement un comble ! Mon intention n’était pas de faire de grandes choses. D’ailleurs, je disais toujours que c’est dans les petites actions faites avec amour que l’on fait les plus grands biens. Je voulais transmettre l’amour de Dieu. C’est en 1897, à 24 ans, que Sainte Thérèse a rejoint les cieux Non je ne meurs pas, j’entre dans la Vie ! » Il faut toujours prier comme si l’action était inutile et agir comme si la prière était insuffisante. Quelques faits Ses écrits, les témoignages et de nombreux miracles permettront à la petite Thérèse d’être canonisée comme Sainte Thérèse-de-L’Enfant-Jésus-et-de-la Sainte-Face, puis déclarée Sainte Patronne des Missions et Sainte Patronne secondaire de la France. Durant la première guerre mondiale, les soldats se mettent à prier Sainte Thérèse pour garder espoir. Une basilique est érigée en son honneur. La ville de Lisieux a été détruite à 80% suite à la guerre, mais aucune des bombes lancées sur la basilique n’a explosé. Pour avoir révolutionné la perception de l’amour et inventé un modèle de sainteté humble et accessible à tous, elle devient Docteur de l’Église en 1997.
Enaffirmant que la « confiance fait des miracles », Thérèse ne fait pas oeuvre de pieuserie mais de révolution copernicienne proprement chrétienne. Dans une société actuelle hyper moderne où la personne ne cesse de se chercher en investissant ses émotions et l'intensité de ses désirs, la sainte de Lisieux affirme que l'homme ne se trouve vraiment lui-même que dans sa confiance
Nouvelles posté le 24 décembre 2015 Jésus vient nous faire miséricorde ! Une belle histoire… Relisons une page de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus la fête de Noël qui a transformé sa vie J’étais vraiment insupportable par ma trop grande sensibilité …. Il fallut que le Bon Dieu fasse un petit miracle pour me faire grandir en un moment et ce miracle il le fit au jour inoubliable de Noël, en cette nuit lumineuse qui éclaire les délices de la Trinité Sainte Ps. 138,12, Jésus le doux petit Enfant d’une heure, changea la nuit de mon âme en torrents de lumière… en cette nuit où Il se fit faible et souffrant pour mon amour, Il me rendit forte et courageuse, Il me revêtit de ses armes Eph. 6,11 et depuis cette nuit bénie, je ne fus vaincue en aucun combat, mais au contraire je marchai de victoires en victoires et commençai pour ainsi dire une course de géant !… » Ps. 18,6 La source de mes larmes fut tarie et ne s’ouvrit depuis que rarement et difficilement ce qui justifia cette parole qui m’avait été dite Tu pleures tant dans ton enfance que plus tard tu n’auras plus de larmes à verser !… » Ce fut le 25 décembre 1886 que je reçus la grâce de sortir de l’enfance, en un mot la grâce de ma complète conversion. Nous revenions de la messe de minuit où j’avais eu le bonheur de recevoir le Dieu fort et puissant. Ps. 24,8 En arrivant aux Buissonnets, je me réjouissais d’aller prendre mes souliers dans la cheminée, cet antique usage nous avait causé tant de joie pendant notre enfance que Céline voulait continuer à me traiter comme un bébé puisque j’étais la plus petite de la famille… Papa aimait à voir mon bonheur, à entendre mes cris de joie en tirant chaque surprise des souliers enchantés, et la gaîté de mon Roi chéri augmentait beaucoup mon bonheur, mais Jésus voulant me montrer que je devais me défaire des défauts de l’enfance m’en retira aussi les innocentes joies, il permit que Papa fatigué de la messe de minuit éprouvât de l’ennui en voyant mes souliers dans la cheminée et qu’il dît ces paroles qui me percèrent le cœur Enfin, heureusement que c’est la dernière année !… » Je montais alors l’escalier pour aller défaire mon chapeau, Céline connaissant ma sensibilité et voyant des larmes briller dans mes yeux eut aussi bien envie d’en verser, car elle m’aimait beaucoup et comprenait mon chagrin O Thérèse ! me dit-elle, ne descends pas, cela te ferait trop de peine de regarder tout de suite dans tes souliers. » Mais Thérèse n’était plus la même, Jésus avait changé son cœur ! Refoulant mes larmes, je descendis rapidement l’escalier et comprimant les battements de mon cœur, je pris mes souliers et les posant devant Papa, je tirai joyeusement tous les objets, ayant l’air heureuse comme une reine. Papa riait, il était aussi redevenu joyeux et Céline croyait rêver!… Heureusement c’était une douce réalité, la petite Thérèse avait retrouvé la force d’âme qu’elle avait perdue à 4 ans et demi et c’était pour toujours qu’elle devait la conserver !… En cette nuit de lumière commença la troisième période de ma vie, la plus belle de toutes, la plus remplie des grâces du Ciel… En un instant, l’ouvrage que je n’avais pu faire en 10 ans, Jésus le fit se contentant de ma bonne volonté qui jamais ne me fit défaut. Comme ses apôtres, je pouvais Lui dire Seigneur, j’ai pêché toute la nuit sans rien prendre. » Lc 5,4-10 Plus miséricordieux encore pour moi qu’Il ne le fut pour ses disciples, Jésus prit Lui-même le filet, le jeta et le retira rempli de poissons… Il fit de moi un pêcheur d’âmes, je sentis un grand désir de travailler à la conversion des pécheurs, désir que je n’avais pas senti aussi vivement… Je sentis en un mot la charité entrer dans mon cœur, le besoin de m’oublier pour faire plaisir, et depuis lors je fus heureuse !… » Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, manuscrit A folios 44v-45v Et moi ? Et nous ? Le récit de sainte Thérèse nous concerne-t-il aujourd’hui ? Laissons-nous éclairer par le commentaire du P. Louis Sankalé Il est très frappant de voir qu’à chaque étape de la vie de Thérèse, chaque fois qu’elle a une lumière, cela se traduit par un acte. Elle le traduit dans sa vie d’une façon pratique. Pensons à la grâce de Noël 1886, par exemple, qui la transforme profondément. Cette nuit-là, elle est guérie de l’infantilisme … et cette grâce va se traduire en acte. Thérèse sent naître en elle l’urgence de la prière pour le salut des âmes. Peu de temps après, elle vivra l’épisode de la conversion de Pranzini. Elle met en œuvre immédiatement ce qu’elle reçoit. Elle prie, elle transforme en acte ce qu’elle a pressenti de la Miséricorde. Nous retrouverons le même processus à chaque étape de sa vie. Donc, ici, Thérèse ne veut pas s’en tenir à de beaux sentiments. Sa question est comment l’enfant témoignera-t-il de son amour ? » Il n’est pas capable de faire des œuvres éclatantes… alors Thérèse répond Oui, mon Bien-Aimé, voilà comment se consumera ma vie… Je n’ai d’autre moyen de te prouver mon amour, que de jeter des fleurs, c’est-à-dire de ne laisser échapper aucun petit sacrifice, aucun regard, aucune parole, de profiter de toutes les petites choses et de les faire par amour… » Louis Sankalé, in Thérèse, dis-nous ton secret, pp. 145-146 Quelques pistes pour nous aujourd’hui… Suis-je prête, comme Thérèse en ce jour de Noël 1886, à accueillir la miséricorde que Dieu me fait en Jésus ? Comment est-ce que je me dispose à accueillir la grâce que Dieu veut me donner ? Est-ce que je peux apprendre à saisir les occasions que Dieu me donne pour traduire en acte les dons reçus ? Qu’en ce jour de Noël, notre Dieu fasse à chacun Miséricorde ! Qu’il nous aide à poser sur nos vies ce regard de bonté qu’il pose lui-même ! Et que ces jours de fête soient remplis de Sa joie ! Beau et saint Noël à chacun !
A3QMMn.